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Les voiles : Manœuvrer les focs

Le Marche-Avec a le choix entre trois focs ; du plus petit au plus grand :

le petit foc de couleur blanche et de 20,49 m2,

le foc numéro 1 de couleur bleue et de 33,42 m2, chacun dans un sac de toile cirée blanche, et

le foc ballon en tissu nylon léger jaune de 58,25 m2 dans son sac de tissu nylon vert sombre.

Les focs vont être utilisés en fonction de la force du vent et aussi du cap suivi par rapport au vent. Le foc numéro 1 permettant, bien que plus petit, de mieux remonter au vent que le foc ballon destiné aux allures plus arrivées (portantes). Le petit foc enfin, utilisé par vent fort. Petit foc et foc numéro un se hissent avec la drisse de foc[i] et le foc ballon se hisse avec une drisse plus longue, la « drisse de foc ballon », frappée en haut du mât, au dessus de la précédente. En effet, le guindant du foc ballon est trop long pour qu’il puisse être étarqué avec la « drisse de foc ».

1/ Envoyer le petit foc ou le foc n°1.

Trois équipiers sont souhaitables, en plus du barreur : un au point d’amure, il ramène le rocambeau au moyen du hale-dedans[ii], y fixe le point d’amure du foc, et renverra le tout à l’extrémité du bout-dehors avec le hale-dehors (équipier A). Un autre qui s’occupe de la drisse, y fixe le point de drisse du foc et halera à la drisse ; (équipier B). Le troisième qui fixe l’écoute au point d’écoute du foc et bordera l’écoute sous le vent (équipier C). L’envoi du foc se prépare du côté sous le vent, il faut par conséquent s’assurer que la drisse utilisée se trouve bien sous le vent de l’étai ainsi que les poulies d’écoute de foc. On les passera au besoin devant l’étai.

Procédure à suivre

Le bout-dehors a été abaissé en filant la drisse de foc.

Le foc est sorti de son sac.

L’équipier A a libéré le hale-dehors, dont tout le mou était lové en pied de bout-dehors ; il le laisse filer au fur et à mesure qu’il amène le rocambeau près du nez de l’étrave avec le hale-dedans ; pendant ce temps l’équipier B a libéré la drisse de foc de son cabillot et reprend un peu de drisse au fur et à mesure que le rocambeau rentre, pour empêcher la poulie de drisse de foc fixée au rocambeau de pendre sous le bout-dehors.

L’équipier A détache la poulie de drisse de foc du mousqueton du rocambeau et la passe à l’équipier B ; il fixe alors le point d’amure du foc au mousqueton du rocambeau.

L’équipier C frappe les poulies d’écoute sur le point d’écoute du foc par un transfilage (ou une manille textile), puis s’assure que les écoutes de foc sont choquées.

L’équipier B fixe le mousqueton de la poulie de drisse au point de drisse de foc.

Le bateau serre le vent ou, solution plus facile, vient au portant.

L’équipier A envoie le foc amuré au rocambeau à l’extrémité du bout-dehors en étarquant le hale-dehors. Il tourne l’extrémité du hale-dehors au taquet métallique placé à la base et à droite du bout-dehors. L’équipier A doit s’assurer que le hale-dedans a filé librement jusqu’à être parfaitement tendu sur toute la longueur supérieure du bout-dehors. Il doit veiller également, lorsqu’il étarque le hale-dehors, à utiliser le brin correct du hale-dehors ; il ne faut pas en effet qu’au final, la tension du hale-dehors se fasse sur le taquet de bois fixé au bas droit du montant supportant le bout-dehors.

Quand le foc arrive à l’extrémité du bout-dehors, l’équipier B hisse rapidement le foc à l’aide de la drisse. L’équipier A vient l’aider pour étarquer la drisse.

Le foc hissé, l’équipier C borde l’écoute de foc sous le vent ; puis il s’assure que l’écoute au vent est bien disposée.

Remarques :

L’envoi d’un foc, même bien préparé, demande beaucoup d’attention dans la brise. En effet, la toile claque et les poulies d’écoute battent d’une façon dangereuse. Elles sont surnommées « les veuves »…

Par ailleurs, il est important au moment de hisser d’aller vite et de bien contrôler la drisse : le foc peut en effet faire poche et dans ce cas, il faut avoir anticipé pour ne pas se faire arracher la drisse des mains. Il convient qu’un équipier reprenne le mou de la drisse sous un cabillot.

Chaque drisse dispose d’un double (« une anglaise »), qui permet de finir d’étarquer lorsque la tension était trop forte sur le simple. On peut par conséquent étarquer au simple autant qu’on le peut, puis border le foc pour l’empêcher de fasseyer, avant de finir de raidir le guindant du foc au palan d’anglaise.

Lorsque le foc est envoyé sous allure portante, la grand-voile débordée le masque, le foc bat moins, et la manœuvre en est facilitée.

En général (mais pas nécessairement : changement de foc en route), le foc sera envoyé avant la trinquette, pour des raisons pratiques d’espace devant le mât.

2/ Envoyer le foc ballon.

La manœuvre est analogue à la précédente. Il faut seulement, au préalable, défaire la « drisse de foc » qui est normalement fixée sur le rocambeau (vérifier !) : c’est celle qui doit être utilisée pour relever puis pour redescendre le bout-dehors - et la remplacer par la « drisse de foc ballon » (frappée plus haut sur le mât).

3/ Amener le foc.

A suivre...

[i] La drisse de foc sert aussi à remonter le bout-dehors

[ii] On dit aussi hale-à-bord