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Les voiles : Le bout-dehors
Le bout-dehors
« C’est un roc ! ... c’est un pic... c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? ... c’est une péninsule ! »
Il dépasse la proue de 6 mètres et pour évoluer plus aisément, il est le plus souvent relevé lorsque le bateau arrive au port. Il pèse lourd et les contraintes sur son axe peuvent être énormes. Alors il est soutenu :
– latéralement par des haubans, qu’en l’espèce on appelle « moustaches »,
– longitudinalement vers le bas par un étai, qui dans le cas présent prend le nom de « sous-barbe » et vers le haut par la drisse de foc, ou, lorsque le foc est en place, par la drisse et la ralingue métallique de guindant du foc.
Facile à retenir : une moustache de chaque côté, la sous-barbe sous le menton.
Baisser ou relever le bout-dehors sera une opération facile et rapide sur un plan d’eau calme (arrière-port par exemple) ou délicate et peu recommandée si la mer est agitée, en raison du balourd de l’espar. Il faut se souvenir qu’en 2012, par bonne brise et sous voiles, la rupture d’une poulie de moustache a entraîné la rupture immédiate du bout-dehors.
Baisser le bout-dehors
Trois équipiers peuvent s’y employer. L’un s’occupe d’embraquer la moustache bâbord, un autre de la moustache tribord puis de l’embraquage de la sous-barbe, le troisième contrôle la drisse de foc et par là-même la descente du bout-dehors.
Il se sera assuré auparavant que la drisse va filer sans problème, en la délovant entièrement sur le pont puis en la relovant dans le sens du défilement.
Le barreur, qui a une vue d’ensemble, peut conseiller les « embraqueurs de moustache » (ce n’est pas une insulte) en fonction de l’angle que prend l’espar par rapport à l’étai.
Le bout-dehors doit descendre parallèlement à l’étai qui sert de guide visuel.
Le collier de bout-dehors aura préalablement été ouvert, les écoutes de foc et autres bouts qui traînent parfois dans les parages du collier, bien écartés.
Le bout-dehors en place dans son logement, le collier est refermé et la goupille mise en place, au besoin à coups de marteau. Les moustaches sont pesées (bordées) et tournées, la sous-barbe également.
Relever le bout-dehors
Opération inverse, sauf pour l’équipier à la drisse qui aura bien besoin de l’aide d’une deuxième, voire d’une troisième personne pour décoller et relever le bout-dehors.
Le collier est ouvert, la sous-barbe et les moustaches libérées, les écoutes de foc sont disposées de façon à ne pas gêner la montée du bout-dehors.
Celui-ci est remonté jusqu’à ce que la sous-barbe complètement déployée soit en tension.
C’est la drisse de foc, dont le pouliage est montée plus bas sur le mât, qui est employée, ce qui signifie que si le dernier foc utilisé était le foc ballon, dont le pouliage de drisse est frappé au plus haut du mât, il faudra procéder à un changement de drisse au rocambeau.
Cela pour éviter de trop fortes tensions à l’extrémité supérieure du mât.
La drisse de foc est tournée sur son cabillot, le mou des moustaches est repris aux taquets.
Il n’est pas nécessaire de refermer le collier, d’autant que d’autres manœuvres urgentes attendent pour préparer l’accostage.