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Le bateau qui ne voulait pas flotter 2017

"Le bateau qui ne voulait pas flotter", récit de Farley Mowat (1921-2014 - Auteur Canadien)

Les premiers livres de Farley Mowat, défenseur des Esquimaux du Nord Canadien eurent un tel retentissement que le gouvernement se trouva contraint à prendre des mesures en leur faveur. L’auteur est mondialement connu avec deux titres :

Mes amis les loups et Le bateau qui ne voulait pas flotter.

Sur la 4ème de couverture, on peut lire :

"Bien décidé à prendre la mer en direction des Caraïbes, Mowat s’entiche d’une goélette. Mais Fleur de Passion s’avère aussi têtue qu’un vieux loup de mer dès qu’il s’agit de se mettre à l’eau : la demoiselle finit toujours par se laisser couler, peu importe les soins qu’on lui prodigue. Des côtes sauvages de Terre-Neuve à Montréal en passant par la remontée du Saint Laurent, le navigateur et son embarcation vont s’adonner à tous les plaisirs de l’amour vache. Grand classique de la littérature maritime, Le bateau qui ne voulait pas flotter est le récit d’une expédition aussi houleuse que jubilatoire."

Extraits : début du chapitre 16

Les dés sont jetés

L’une des choses que les frères Manuel s’efforcèrent de bien me faire comprendre lors de notre rencontre à Miquelon était que le port de Saint-Pierre hébergeait des indicateurs de la police montée. Ces espions dénonçaient les bateaux suspects qui appareillaient, au moyen de la radio à ondes courtes, aux vedettes de la police qui patrouillaient au large des eaux territoriales françaises. C’est pourquoi la plupart des bateaux de Terre-Neuve qui se risquaient au jeu de la contrebande préféraient partir de Miquelon. Cependant, pour des raisons que l’on verra plus tard, il était nécessaire que Fleur de Passion appareille de Saint-Pierre.

Il n’était pas très facile de garder nos intentions secrètes. Non seulement la plupart des Saint-Pierrais semblaient connaître nos plans dans leurs plus intimes détails, mais un grand nombre d’entre eux essayait d’y jouer un rôle personnel.

Une nuit, sur le coup de minuit, Jean, Martin, Frederico, François et quelques autres acolytes traversèrent subrepticement la grand-place, s’arrêtèrent pour laisser passer une escouade de gendarmes en train de s’exercer aux patrouilles, puis se glissèrent silencieusement à notre bord sans être vus, sauf par environ un tiers de la population de la ville.

Chacun d’entre eux était chargé d’un colis. Frederico avait une caisse de rhum mal déguisée en paquets de journaux. Martin portait deux dames-jeannes de vin rouge enveloppées dans un vieux corsage. Sur son épaule, Jean transportait un sac de coton où apparaissaient clairement les silhouettes d’une douzaine de bouteilles de cognac.

Mike, qui les accueillit sur le pont, faillit avoir une attaque. La grand-voile avait été hissée pour sécher. Il eut la présence d’esprit de laisser filer la drisse, abattant la corne et la voile en catastrophe pour dissimuler nos visiteurs et leurs colis sous une énorme masse de toile.

Ces paquets ne faisaient pas partie de notre chargement. C’étaient des cadeaux que les donateurs espéraient nous voir obligeamment délivrer à leurs amis dans différents ports terre-neuviens. (...)

Bernard.H